Les familles et les achats de seconde main
8 parents sur 10 ayant des enfants de 3 à 11 ans effectuent des achats de seconde main de produits destinés à leurs enfants, vêtements en premier lieu (environ 55% des parents), suivis des jeux-jouets (45%)*. L’occasion a le vent en poupe, à tel point que la distribution s’y intéresse avec frénésie, donnant graduellement un peu plus d’emphase à la création de corners de produits de seconde main. Une démarche qui aurait semblé contre-nature il y a une décennie encore. Mais il n’échappe à personne que l’évolution des habitudes de consommation pousse chacun à réinventer ses modèles afin d’offrir de nouveaux services à ses Clients … et peut-être aussi pour rester dans le vent !
Car la démarche n’a rien d’innocent. La croissance du marché du réemploi et de la seconde vie touche de nombreux secteurs comme le textile, l’électronique ou encore le mobilier, commençant à affecter économiquement plus d’un. Le jouet n’y échappe pas. En effet, il ne faut pas oublier que 7 parents sur 10 avec des 3-11 ans ont déjà revendu des produits de leurs enfants*, pour l’essentiel de particulier à particulier, par l’intermédiaire – et au profit – de plateformes comme Vinted ou Leboncoin, utilisées respectivement par 75% et 58% de ces parents-revendeurs*. Une bonne manière de se créer du pouvoir d’achat supplémentaire, potentiellement bénéfique par effet rebond aux filières des produits d’origine. Mais à quel prix en termes d’empreinte carbone et de consommation de colis ? De déception pour l’acheteur à la réception ? De fraudes au règlement, etc… ?
Une bonne raison pour la distribution de s’intéresser à ce marché, afin de « prendre sa part du gâteau » de la partie négoce, de simplifier la vie de ses consommateurs, mais aussi de les amener à réinvestir directement chez eux les économies réalisées : la création d’un cercle vertueux !
Si l’essor de la seconde main va de pair avec la prise de conscience du Consommateur des enjeux environnementaux, ses motivations d’achat demeurent avant tout économiques : 54% des parents avancent cette raison, largement devant le plaisir ou le devoir de donner une seconde vie aux produits (37%) ou pour des motifs écologiques (30%)*.
A bien y réfléchir, le véritable enjeu écologique de la filière jouet se situe plus du côté du recyclage et des bénéfices de l’économie circulaire. Sans oublier la réduction de l’empreinte carbone sur les transports en provenance d’Extrême-Orient avec une relocalisation de fabrication, au moins en Europe. Comment éco-concevoir plus de jouets, optimiser la taille de leurs emballages sans minimiser leur visibilité et attractivité en linéaire, utiliser moins de matières premières sans impacter leur robustesse, les fabriquer à partir de plastiques facilement recyclables ? Le challenge quotidien des équipes de R&D, au-delà de l’innovation ludique elle-même. Et au-delà des apparences pour les consommateurs, dont bon nombre restent plus animés par leur intérêt économique que par l’éco-civisme.
*Source : étude LES PARENTS & LES ACHATS EN LIGNE, réalisée entre le 16 et le 21 mai 2025 auprès d’un panel national représentatif de 720 parents d’enfants de moins de 12 ans.