L’infantisme, késako ?
On parle beaucoup de discriminations, mais rarement de celles subies par les enfants et les jeunes… parce qu’ils sont des enfants ou des jeunes justement ! Parce qu’ils ont moins de vécu, donc d’expérience et de connaissances, nous avons tendance à dénigrer leurs opinions et plus globalement leur parole.
Pourtant, la jeunesse aujourd’hui se distingue des générations précédentes par son accès à l’information et des sujets de société capitaux qui les concernent directement, comme l’enjeu écologique.
Laelia Benoît, pédopsychiatre, sort un livre assez édifiant sur le sujet (à la lecture duquel on se dit qu’on a tous fait à un moment donné de l’infantisme 😌). Elle distingue 3 formes d’infantisme :
- L’infantisme narcissique : il désigne la peur de se voir “remplacés” par les jeunes, qui induit une réaction défensive à toute velléité de leur part de changer des choses issues de notre modèle actuel. Genre : t’es qui toi pour me donner des leçons du haut de tes 15 ans ?
- L’infantisme hystérique : il désigne le comportement inversé, dans lequel les adultes attendent que les jeunes s’occupent d’eux et du monde, par exemple dans le cas des problèmes liés au changement climatique. Genre : les jeunes trouveront bien un moyen de régler le problème climatique (je m’en lave un peu les mains, je serai mort).
- L’infantisme obsessionnel : C’est un peu le mode par défaut de beaucoup de parents persuadés que leurs ados sont inutiles, incultes, fainéants… Genre : il se lève à 13h le week-end, tout ça pour se coller sur son smartphone, au lieu de lire / sortir / se cultiver / discuter avec ses parents / s’occuper de sa petite soeur…
En gros, il y a du boulot pour changer les comportements des adultes. Mais déjà on se dit que nommer cet état de fait, c’est un premier pas vers une prise de conscience.
Sources : Elle magazine; Psychologies magazine; Laelia Benoît, Infantisme, Editions du Seuil.