La mode a trouvé le 3ème sexe …
En septembre dernier, la chaîne de grands magasins britannique John Lewis annonçait la suppression de ses étiquettes de vêtements « Boys » et « Girls », remplacées par une étiquette unique « Boys & Girls » et « Girls & Boys » (et oui, le masculin ne l’emporte plus !)
Dans cette même logique, la marque a supprimé la segmentation des rayons par sexe, pour ne proposer qu’un seul rayon enfants.
Le design des vêtements a lui aussi évolué, pour offrir un choix de vêtements aux couleurs « non genrées » (entendez par là ni bleu, ni rose) et aux graphismes qui visent à brouiller les codes habituels, comme des robes illustrées de dinosaures.
Quasi au même moment, la chaîne hollandaise Hema annonçait la fusion de ses rayons filles et garçons en un rayon unique « Kids » et la suppression des étiquettes indiquant le genre. Les vêtements ne changent pas (toujours des pyjamas roses avec des cœurs et bleus avec des voitures), charge aux parents et aux enfants de choisir le vêtement qui leur plaît sans être influencés par une étiquette…
Vous me direz : quoi de neuf ?! Yves Saint Laurent a bien habillé les femmes de smokings empruntés au vestiaire masculin et Jean-Paul Gaultier a offert la jupe aux hommes !
Ce qui est nouveau, c’est l’ouverture d’un marché de masse, sous l’influence des millennials. Pour cette génération, l’habit ne fait plus le sexe.
Nos rencontres chez Junior City en attestent : les mamans millennials n’ont pas envie de transformer leurs filles en « chantilly » ou en « tagada ». Quant aux ados, on les voit porter les sweats de leur copine et les chemises de leur copain.
Les millennials, qu’ils aient 17 ou 30 ans, ont assimilé tous les codes vestimentaires, pour mieux s’en affranchir.
« Aujourd’hui, le no gender n’est pas une revendication, c’est juste l’histoire d’une génération, celle des millennials , qui a grandi avec Internet et le mariage gay et pour qui le X ou le Y n’est pas un curseur, ni une problématique. Quand Jaden Smith pose en jupe, c’est juste cool, et il ne perd rien de sa virilité. » Alice Pfeiffer, rédactrice en chef du magazine Antidote.
La dualité filles/garçons s’estompe (on parle d’une mode gender fluid ou gender neutral) voire disparaît (no gender).
Et les plus jeunes sont appelés à être no gender natives ! Les petites filles n’hésitent pas à prendre le clavier pour dire tout le mal qu’elles pensent de la mode qui leur est destinée. C’est ainsi que la chaîne Hema a été interpellée par une fillette qui en avait marre de porter des culottes avec des cœurs roses ou que la petite Alice a demandé au boss de Gap des tee-shirts cool comme ceux des garçons, avec « Superman, Batman, du Rock & Roll et des sports ». Et de demander à Gap « Que faites-vous pour les filles qui aiment ces choses-là ? »…
Aujourd’hui, l’industrie de la mode semble prendre en compte la demande pour une mode moins stéréotypée.
Après, il reste encore du boulot pour changer le regard de la société…
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http://www.telegraph.co.uk/news/2017/09/02/john-lewis-removes-boys-girls-labels-childrens-clothes/
http://www.huffingtonpost.ca/2016/03/04/zara-ungendered_n_9386004.html