A la Une : Nous sommes tous des Hikikomoris !
Dans la culture japonaise, un Hikikomori est un individu qui vit enfermé chez lui et dont les liens avec le monde extérieur se font via Internet et les réseaux sociaux.
Par la force des choses, nous sommes tous un peu devenus des familles Hikikomoris depuis 2 semaines !
Quand on y pense… et surtout quand on les voit, il n’y a rien de plus contre-nature que l’idée de sédentarité pour un enfant. Un enfant, ça bouge, ça remue, ça court, ça crapahute, ça chahute, ça saute, ça galope…
Un enfant est mouvement.
Imaginons les premiers moments où l’on pourra « lâcher les fauves » ! Où ils pourront retourner jouer au parc, reprendre leur sport ou leur activité préférés, retrouver les copains, fêter les anniversaires qui n’ont pas pu avoir lieu… Pendant quelques semaines, ils éprouveront le bonheur (et nous aussi !), de se re-déplacer librement, de retrouver non seulement les autres, mais aussi leur corps.
Beaucoup de questions et de réflexions se posent sur l’après et sur l’impact de cette période extraordinaire (au sens propre, ie qui sort de l’ordinaire) sur les enfants et les familles…
Pour l’heure, l’urgence a été l’organisation, pour occuper et cadencer les journées des enfants et des ados.
L’école continue. Ou plutôt, il y a « continuité pédagogique ». Au-delà de l’Education Nationale, grâce à de nombreuses initiatives émanant du public comme du privé, on trouve des contenus à foison pour faire classe à la maison.
Les plateformes de jeux vidéo en ligne cartonnent, tout comme les achats de produits de loisirs créatifs, les puzzles, les jeux de société ou encore les jeux de construction.
Tout est chamboulé : le rapport des enfants et des ados à l’école, leur consommation média, leur façon de se divertir, leur implication dans la sphère domestique… Les liens familiaux et fraternels apparaissent sous un nouveau jour, ni celui du quotidien, ni celui des vacances, tout comme les liens amicaux.
Chez les plus jeunes, le confinement va-t-il provoquer une conscientisation du monde accélérée ? Une maturité précoce ? Une plus grande autonomie ?
Quel écho auront auprès des jeunes les valeurs qui font la Une des informations du moment : solidarité, empathie ?
Les professionnels de santé et de l’éducation vont-ils devenir les nouveaux héros des enfants et susciter des vocations chez les jeunes ?
Du côté de la consommation, la restriction des déplacements met en première ligne la logique de proximité : peut-être privilégierons-nous à nouveau demain les circuits courts, l’économie locale, les petits commerçants et la « vie de quartier » ?
Quand le confinement sera levé, nous serons probablement dans une boulimie de mouvement, d’action et de consommation.
Allons-nous revenir très vite à nos habitudes ? Rétablir les routines ? Ou le choc issu de la crise va-t-il profondément et durablement modifier nos comportements ?
Soyons confiants dans nos jeunes pour nous le rappeler : le propre de la jeunesse est d’aller de l’avant… tout en inventant son propre avenir.
Illustration : Clément Diolot
Auteur : Delphine Quelin – Responsable du Planning Stratégique – dquelin@juniorcity.fr