53% : la part des enfants qui trient au quotidien

Si plus de 9 enfants sur 10 de 4-14 ans (95%) sont aujourd’hui sensibilisés aux bénéfices du tri & du recyclage des papiers & des emballages, ils ne sont que la moitié (53%) à le faire de manière habituelle au quotidien. Une proportion qui baisse à un quart d’entre eux (27%) quand ils sont dans l’enceinte de l’école ou du collège, et qui chute même à 1 sur 5 (19%) lorsqu’ils sont dans l’espace public* !

Si on ne peut que se féliciter de la prise de conscience dès le plus jeune âge de la nécessité de protéger la planète et ses ressources, ces chiffres illustrent aussi le fossé qui existe entre la sensibilisation citoyenne et le comportement individuel. Tout le monde connaît aujourd’hui les enjeux de la lutte contre le dérèglement climatique, et on s’accorde tous ou presque pour reconnaître qu’il est nécessaire de « revenir à une consommation plus raisonnée & responsable », en consommant moins et/ou mieux, en prenant soin de l’empreinte carbone, en recyclant, en donnant une seconde vie aux produits, etc. Personne n’échappe au discours, et il est intéressant de mettre en perspective l’intérêt porté au sujet et la réalité des actes & des comportements.

Dans ce contexte, nombre de fabricants déploient des efforts notoires en termes de RSE, avec des initiatives toutes plus inventives les unes que les autres pour éco-concevoir leurs produits, utiliser moins de matières premières, réduire la taille des emballages, développer des plastiques recyclables ou bio-sourcés, … inciter les consommateurs à donner une 2ème vie aux anciens jouets à travers des programmes, donnant lieu à une forte médiatisation, créatrice de valeur & d’image pour les Marque… Sans oublier l’émergence de start-ups dont le fondement-même de l’activité repose sur la conception & la fabrication de nouveaux jouets écologiques « made in France » ou sur l’activation de services facilitant la remise sur le marché de jeux & de jouets d’occasion. Une démarche que tout un chacun ne peut que soutenir, saluant au passage le militantisme de cette génération d’entrepreneurs, en quête de nouveaux formats & de nouvelles valeurs d’entreprises… s’essayant à surfer sur la vague de la simplicité, de l’économie circulaire et des économies tout court.  

Par éthique pour partie, mais aussi par précaution personnelle, le consommateur d’aujourd’hui fait de plus en plus attention à l’origine de fabrication et à l’impact écologique des produits qu’il achète. Cela vaut aussi pour les jeux-jouets. Dans ce consensus général, quel consommateur pourrait ne pas vouloir privilégier l’achat de jeux ou de jouets « made in France » si la qualité & le prix sont au rendez-vous ? D’autant que dans son idée, intuitivement le « made in France » rime avec normes de fabrication plus strictes et donc meilleure qualité / solidité, si l’on s’en réfère à une récente étude menée sur le segment des jouets d’extérieur**.

On pourrait ainsi penser que l’équation pour le futur est assez simple… dans un monde où les jouets sont en passe de devenir de plus en plus éthiques & solidaires, avec des enfants-prescripteurs & des parents-shoppers presque tous écocitoyens dans l’âme& les intentions … À quelques détails près. Il y a la posture sur l’attention portée aux recyclages de tous ordres et à la réduction de l’empreinte carbone… mais aussi la réalité du marché : il ne faut pas oublier que la très grande majorité des jeux-jouets achetés sont des cadeaux « offerts sur demande ».

Et un cadeau, c’est avant tout du plaisir ! Le plaisir de recevoir… le plaisir d’acheter aussi… qui plus est seulement « une fois de temps en temps ». Cette démarche souffre donc moins de l’économie & de l’attention portée à l’impact environnemental que pour d’autres achats du quotidien. Surtout qu’on ne peut ignorer les récipiendaires, plus demandeurs de ce qui est à la mode que de ce qui est écologique ou fabriqué dans l’hexagone, ni qu’un cadeau de 2ème main, « ça le fait moyen » ! Autant de circonstances pour que le shopper de jouets oublie une partie de ses considérations éthiques… tout comme les enfants font attention au geste de tri… de manière intermittente seulement.

Auteur : Yves Cognard, CEO ycognard@juniorcity.fr

*Source baromètre Junior#Crush – mai 2020 (997 familles avec enfants de 4-14 ans, représentatives national)
**Source
étude qualitative ad’hoc JuniorCity – avril 2021.