Le chiffre du mois de Décembre 2019 : 39%
C’est la proportion d’enfants de 4-14 ans qui ont mis au moins un livre sur leur liste de Noël (mesure réalisée entre les 13 & 19 novembre 2019*). 2 enfants sur 5 !
À l’heure du « presque tout digital », un chiffre qui peut surprendre et qui mérite lecture…
Derrière ce chiffre, identique à celui constaté l’an dernier, tout n’est évidemment pas linéaire. On note quelques disparités en fonction de l’âge et du sexe des enfants, avec une appétence maximale pour les livres chez 1 fille sur 2 de 9-10 ans et minimale chez les garçons de 11-12 ans (28%). Les unes à l’âge où elles commencent à ne plus être des fillettes, les autres à l’âge où le jeu vidéo prend encore un peu plus d’importance.
Dans tous les cas, cette présence sur les listes de cadeaux traduit un attachement à la lecture pour une portion non-négligeable d’enfants. Les cadeaux d’anniversaires le reflètent également, avec le livre, 2ème catégorie de produits offerte par les copains-copines**, 4ème par les parents et 5ème par les grands-parents. Outre la praticité de l’achat et le prix moyen « raisonnable », quand on sait que les enfants offrent à leurs copains ce qu’ils aiment eux-mêmes recevoir, la preuve est faite : le livre compte !
Mais surtout, il raconte.
Si le temps disponible à la lecture est compté (il s’inscrit dans les moins de 2% de temps libre qu’ont les enfants après toutes leurs autres activités quotidiennes),il bénéficie d’une plage d’une vingtaine de minutes en moyenne, le soir avant de s’endormir.***
Pour 3 enfants sur 5 de 3-6 ans, c’est le moment où les parents leur racontent une histoire, le plus souvent… livre en main. Pour 3 enfants sur 5 du primaire et 1 sur 2 au collège, le livre est régulièrement un compagnon de chambrée… à l’heure du retour au calme … et de la mise en veille supposée de leurs écrans. Moment d’intimité qui permet de gagner quelques minutes avant l’extinction des feux.
Laps de temps privilégié où ils s’intéressent le plus fréquemment à des histoires mettant en scène des animaux ou leurs héros de fiction favoris… qu’ils viennent de quitter sur leurs écrans ! Car à de rares exceptions près, pour ces SCREEN-AGERS, point de héros littéraires d’intérêt sans exposition préalable sur un écran. Ce sont les écrans qui créent les héros… qui n’ont droit de lecture qu’en seconde instance… et dans des formats de lecture rapides et visuels. Les catégories de livres demandées reflètent ces habitudes de lecture : plus du 1/3 des enfants prescripteurs demandent des BD (près de 40% de leurs lectures récentes sont une BD*), 1 sur 5 des mangas, 1 sur 5 des ouvrages sur les animaux, et 1 sur 8 un abonnement à un magazine (licences de jouets phares en tête de liste). 1/3 d’entre eux réclament malgré tout des romans, avec… comme par enchantement, Harry Potter en tête de classement…devenu plus populaire par son affichage cinématographique que littéraire.
Pour les enfants, livres, écrans, jeux et jouets sont indissolublement liés autour des héros et de leur exposition médiatique. 3 piliers qui contribuent au développement de leur imaginaire… la capacité à se raconter des histoires. Mais à quand le retour en force des « Livres dont vous êtes le héros » ?
Auteur: Yves Cognard, CEO Junior City ycognard@juniorcity.fr
*Source étude Baromètre Kiddibus / novembre 2018 et 2019 – Junior City, 1.000 familles avec enfants de 4-14 ans.
**Source étude BirthdayExperiencedes 1-12 ans / juin 2019 – Junior City, 1.200 familles avec enfants de 1-12 ans.
***Source étude sur l’endormissement des enfants / juin 2015 – Junior City, 500 familles avec enfants de 3-18 ans.