Chiffre du mois : Plus d’1 sur 2 !
53% : c’est la proportion de foyers avec enfants de 4-14 ans ayant déjà acheté des jeux-jouets de 2nde main pour leurs enfants*.
Une proportion sensiblement équivalente pour les vêtements (54%), mais un peu moindre que pour les jeux vidéo (59%) et les livres (63%), et plus importante que pour des produits achetés pour durer, comme le mobilier de chambre (36%) ou les vélos/trottinettes (47%).
Des chiffres qui s’inscrivent dans une tendance globale de consommation plus raisonnée des familles sur des catégories de produits dont l’usage se veut pour partie éphémère.
En y regardant de plus près, ce sont les parents les plus jeunes, avec logiquement les enfants les plus jeunes qui sont les plus nombreux à déjà avoir eu cette expérience, dans des proportions de 1,3 à 1,5 fois supérieures, mais sans variations marquées entre niveaux de CSP.
Une expérience qui risque de se répéter et de devenir plus habituelle, boostée par les investissements publicitaires des applis comme Vinted ou LeBonCoin, poussant le consommateur à faire de la place dans ses placards, à démocratiser le troc et à donner une seconde vie aux produits superflus, avec à la clé une promesse d’augmentation de pouvoir d’achat. Car cette tendance accrue du recyclage de produits passés de mode, que traduit-elle ? Une véritable nouvelle conscience éco-responsable ou simplement une considération d’ordre économique, où recyclage de produits rime de manière plus pragmatique et plus égoïste avec recyclage financier ?
L’enjeu est d’importance… et donc pas question pour les acteurs du commerce traditionnel de ne pas participer au phénomène, en proposant également au consommateur diverses options d’accès à des produits de 2nde main dans leurs points de vente, conscients du trafic en magasins que ces nouvelles offres pourraient bien leur apporter.
Mais que s’attend le consommateur à y trouver ? Quels sont les types de produits intéressant le parent shopper en premier lieu ?
Pour ce qui concerne les jeux-jouets, un millier de parents d’enfants de 4 à 14 ans nous ont fait part en novembre dernier** de leurs expériences d’achats d’occasion récentes et de leur potentiel intérêt pour de tels achats. Ce sont les mêmes catégories qui ressortent en tête de liste dans les 2 cas, avec les jeux de société et les puzzles en numéro 1 (à condition qu’il y ait toutes les pièces à l’intérieur de la boîte… évidemment !), suivis par les jeux de construction et les figurines des mini-univers (2 catégories de produits où le nombre de pièces différentes est important… et pour lesquelles peu importe en revanche qu’il en manque 1 ou 2, le jeu n’en sera pas altéré pour autant), et les jeux éducatifs & artistiques, apparentés aux jeux de société.
Parallèlement, l’ensemble des jouets incarnant des personnages, qu’ils soient peluches, poupées, figurines d’action, role play ou encore panoplies recueillent largement moins de suffrages. À croire que les relations affectives tissées entre les enfants et ces jouets « personnifiés » sont de nature suffisamment intime et profonde pour qu’on en fasse moins commerce, et qu’on y reste plus attaché. À moins que pour les mêmes raisons, ils soient plus usés et qu’ainsi leur valeur sentimentale leur ait fait perdre de la valeur marchande !
Auteur : Yves Cognard, CEO. ycognard@juniorcity.fr – Article publié dans La Revue du Jouet, Janvier 2021
*Source étude Junior#Crush 2020 – Junior City, 997 familles avec enfants de 4-14 ans interrogées en mai 2020.
**Source update Junior#Crush,1.001 familles avec enfants de 4-14 ans interrogées en novembre 2020.