Les chiffres du mois : 40/80

40, c’est environ le nombre de sorties de nouveaux films pour enfants au cinéma en l’espace d’une année*.

80%, c’est la proportion d’enfants de 4-14 ans qui sont allés au moins une fois au cinéma au cours de l’année écoulée**.

Parmi la quarantaine de nouveautés répertoriées, 9 d’entre elles ont atteint ou dépassé le million d’entrées en première semaine d’exploitation en salles et 13 ont dépassé les 2 millions d’entrées totales au box-office. 

Les derniers gagnants à ce jeu ont été les Indestructibles 2, suivis des Avengers Infinity Wars.

L’illustration d’une offre cinéma jeunesse articulée autour de films d’animation pour les plus jeunes et d’action avec des super-héros pour une partie des plus âgés. Illustration également d’une offre abondante, voire surabondante : une nouvelle sortie en moyenne tous les 9 jours, ou une nouvelle sortie toutes les 3 semaines si on considère des cibles plus spécifiques par niveau d’âge et d’intérêt.

Même si l’écran de cinéma n’est pas (encore) écran digital et ne s’inscrit pas dans une logique de consommation en mode zapping, on peut s’interroger sur la capacité du marché à absorber cette offre, et par voie de conséquence les programmes de merchandising adossés, puisque pour l’essentiel le cinéma pour enfants est avant tout conçu comme un outil de promotion de droits dérivés.

Qu’est-ce qui influe le plus dans le succès de ces films au box-office : l’originalité du scénario, la mise en scène, les effets spéciaux ou le graphisme, le casting, le nombre de salles d’exploitation, la date de sortie –  idéalement pendant des vacances scolaires – ou la popularité et l’attractivité de la propriété et l’orchestration de son plan merchandising ?

Sans trop s’engager ni juger de la qualité-même des films, dont  presque la moitié est une version 2 ou 3…, un sequel ou un spin-off d’une œuvre déjà existante, on peut considérer que moins d’un film sur 3 rencontre véritablement le succès.

Une constatation qui débouche sur 2 questions :

  1. Dans un contexte de surabondance de l’offre, peut-on encore raisonnablement espérer qu’un véritable blockbuster vienne doper le marché de la licence, sans innovation ou réelle rupture scénaristique ? Reposer sur des propriétés ou des personnages déjà connus, mêmes s’agissant de valeurs sûres, est-ce suffisant ? Car pour être nombreux, le public s’attend toujours et encore à être surpris.

  2. Beaucoup d’enfants vont au cinéma : parmi les 4-14 ans, 4 sur 5 y sont allés au moins une fois en 2018. Mais combien de fois par an y-vont-ils ? Car c’est aussi de ce taux de fréquentation des salles par les enfants que dépend le succès des sorties de produits dérivés, proportionnelles aux entrées en salles !
    Une donnée qui sera disponible âge par âge en juin prochain, Junior City traquant cette information au sein de son étude omnibus Kiddibus de mai.


Auteur: Yves Cognard, CEO Junior City ycognard@juniorcity.fr

*Source listing Actukids

**Source Observatoire des Familles – Junior City octobre 2018.