Les domaines d’autorité des parents
Priorité à la politesse et à la bonne conduite en classe pour 38% des parents d’enfants de 7-14 ans*.
Et oui, 2 parents sur 5 considèrent la politesse et le bon comportement en classe comme l’1 des 3 sujets sur lesquels ils sont les plus intransigeants avec leurs enfants. Les résultats scolaires et l’hygiène corporelle arrivent en 2ème position (un peu plus du 1/3 affirment y porter une attention toute particulière au quotidien). Voilà le hit-parade des sujets sur lesquels les parents jugent être le plus vigilants.
Viennent ensuite dans cette hiérarchie des valeurs « les plus cadrées », à même niveau pour 20% des parents, le respect des engagements, la limite du temps d’écran individuel (utilisation du smartphone, jeux vidéo, consultation de vidéos sur YouTube) et l’heure du coucher.
En regard, contribuer aux tâches ménagères et ranger sa chambre sont considérés comme les 2 obligations les moins importantes, avec environ 1/3 des parents se considérant « plus souples » sur le respect de ces règles.
S’il existe bien évidemment quelques variations en fonction de l’âge des enfants et de la CSP parentale, celles-ci ne révèlent en revanche aucune distinction entre filles et garçons, ni entre papas et mamans : les règles d’éducation n’ont pas de genre !
En dehors de toute hiérarchisation, l’analyse détaillée de ces déclaratifs permet de dégager 2 réflexions.
1. Il est intéressant de constater que 2 sujets recueillent autant de jugements de rigueur que de souplesse : l’heure d’aller au lit et la ponctualité, traduction finalement d’une importance très mitigée attachée au respect des règles autour du temps, dans un monde où tout va très vite et où l’immédiateté prévaut.
2. Une consistance dans la rigueur. Les sujets d’éducation où les parents se déclarent les plus stricts correspondent pour grande partie aux valeurs qu’ils souhaitent transmettre à leurs enfants**, où le respect arrive en tête (pour 42% des parents) et la politesse en 4ème position (pour 1/4 d’entre eux). Ils sont également conformes à leurs préoccupations majeures, où la réussite scolaire vient au 3ème rang des craintes qu’ils ont pour leurs enfants, à parité avec la place trop importante tenue par les écrans, juste derrière les problèmes de harcèlement et de violence**.
Si l’on ne peut que se féliciter de ce civisme déclaré, et parallèlement de l’importance attachée à la réussite scolaire, on ne peut pas s’empêcher de constater que ces chiffres reflètent une tendance à privilégier des attentes dans le domaine de l’instruction et de l’apparence de ses enfants en dehors du foyer, par rapport aux règles de ce qui se passe à la maison : l’éducation. Comme si à l’école, c’était plus sérieux et plus important de faire bonne figure, et qu’à la maison il pouvait y avoir plus de relâchement dans les règles de vie. La différence de rigueur entre instruction et éducation, entre droits et devoirs, telle que Victor Hugo la décrivait déjà : « l’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction c’est l’État qui la doit ».
*Source : Baromètre Junior#Crush 2024 – 750 familles avec enfants de 4 à 14 ans interrogées en janvier et avril 2024. **Baromètre Junior#Crush 2023.