Majorité numérique à 15 ans : qu’en pensent les parents ?

Au mois de juillet 2023, le gouvernement votait la loi instaurant la majorité numérique pour s’inscrire sur les réseaux sociaux sans autorisation parentale à 15 ans, au lieu de 13 ans jusqu’alors.

Objectif : mieux protéger les jeunes des RS et de leurs conséquences (addiction, troubles du sommeil, désinformation, cyberharcèlement, exposition à la pornographie…).

D’après la CNIL, la première inscription sur un réseau social intervient en moyenne à l’âge de 9 ans. Nous avons donc demandé aux parents ayant des enfants entre 9 et 14 ans révolus ce qu’ils pensaient de cette nouvelle loi.

Deux opinions largement partagées par les parents émergent, soulignant des perceptions mitigées quant à l’efficacité et à la légitimité de la loi.

83% des parents en effet estiment que les moins de 15 ans trouveront toujours un moyen de contourner la loi et l’autorisation parentale s’ils veulent s’inscrire sur les réseaux sociaux.

Un résultat qui souligne le dénuement des parents face aux pratiques numériques des jeunes et leurs difficultés à gérer – voire à bannir – la présence des réseaux sociaux avant l’âge légal. Dans ce contexte, ils imaginent mal comme la loi pourrait s’appliquer efficacement…

La même proportion de parents (83%) juge qu’autoriser leurs enfants à s’inscrire sur un réseau social est avant tout de leur ressort. Une décision d’ordre privée donc, fortement liée aux enjeux éducatifs au sein de la famille.     

Mais cela ne veut pas dire que la loi n’a pas de vertus pour les parents ! Pour plus d’un foyer sur deux (55%), elle a permis d’engager un dialogue avec leurs enfants sur les dangers des réseaux sociaux.

Un échange plus important dans les familles avec des Collégiens (59% vs 49% chez les 9-10 ans), plus équipés en smartphones certes, mais également plus exposés aux risques de cyberharcèlement ou encore de contenus pornographiques.

Un dialogue le plus souvent engagé par les mamans (60% vs 46% des papas).

Un bénéfice de la loi très important : c’est par le dialogue, en particulier avec leurs parents, que les jeunes peuvent être sensibilisés aux dangers des RS. Des échanges qui leur permettront, espérons-le, de prendre la parole à leur tour en cas de problèmes.

Source : Familybus, Septembre 2023 – 450 parents avec enfants de 9 à 14 ans