La bataille de l’émergence auprès des enfants va faire rage

En l’espace de 2 ans, le nombre de citations spontanées des 7-14 ans concernant les héros ou encore les jeux vidéo a baissé de presque 20%.

Pour faire simple : la connaissance des enfants et des ados des propriétés, des contenus, des marques qui leur sont destinés tend à se réduire.

Pour exemple :

  • Une baisse de 14% de héros fictifs différents cités par les 7-10 ans entre le 2020 et 2022. -19% chez les 11-14 ans.
  • Une baisse de 19% de titres de jeux vidéo différents cités par les 7-10 ans sur la même période (alors que le marché du jeu vidéo est extrêmement dynamique et que le nombre de nouveautés est en croissance).

En parallèle, le nombre d’influenceurs cités augmente de son côté de plus de 10 points…

Pourtant, le nombre de propriétés d’Entertainment  n’a pas baissé et leur exposition s’est développée depuis 2 ans grâce au déploiement des plateformes de SVOD.


Comment expliquer que les enfants connaissent aujourd’hui moins de marques de leur univers, alors même que les possibilités d’accès à un plus grand nombre de contenus ne fait qu’augmenter, grâce à Netflix, Disney+, YouTube ou encore TikTok ?

L’une des explications est probablement à regarder du côté de la consommation à la demande : les suggestions de contenus affinitaires proposées par les algorithmes limitent la découverte, et par conséquent les opportunités de s’intéresser à la nouveauté, à la différence des programmes imposés qui offrent une fenêtre ouverte sur l’éclectisme. C’est d’autant plus vrai avec les enfants, qui ont déjà une forte propension à aimer regarder et consommer ce qu’ils connaissent déjà !

De la même manière que les algorithmes des sites de e-commerce suggèrent des achats analogiques (“Vous avez aimé tel livre ou tel jeu, vous devriez également aimer celui-là”), une grande partie de la consommation des enfants renvoie à des propositions similaires. De là à penser que ces algorithmes contribuent à diminuer la diversité culturelle, il n’y a qu’un pas…

La consommation à la demande profite en revanche aux valeurs sûres, aux héros et aux contenus déjà bien établis.

Netflix, conscient du problème, a d’ailleurs lancé pour les familles une fonctionnalité baptisée La boîte mystère, qui propose de façon
aléatoire du contenu inédit à l’enfant.

Pour les acteurs de l’univers de l’enfant, l’enjeu est plus que jamais d’émerger et de se faire connaître, aux côtés d’acteurs de licences dont la visibilité est largement favorisée par les algorithmes… et par le statut à la fois de marque et de diffuseur.

Sources : Junior#Crush : étude barométrique annuelle sur les centres d’intérêt & les habitudes de consommation des enfants de 4-14 ans & de leurs familles – 750 familles représentatives national / New Deal Media 2022 : étude quantitative réalisée auprès de 1.400 enfants-ados âgés de 3 à 18 ans + leurs parents.